Championnat du monde
Le Néerandais a survolé la course. Julien Trarieux vient prendre la médaille d'argent. Très belle course d'ensemble des Français.
C’est fou et beau à la fois, comme tout peut aller vite en sport. Il y a un an, Julien Trarieux était resté à la maison. Pas de Mondiaux de Canberra. Le Niçois avait connu une saison galère entre blessure et méforme : «Je ne méritais pas d’aller en Australie, je n’avais pas le niveau. J’aurais pris un tir». Un an plus tard, Julien est transfiguré. Le voilà vice-champion du monde, un rêve qu’il caressait et qui est devenu réalité ce vendredi au Mont Sainte-Anne. «C’est beau de faire ça ici, sur un parcours très dur, physique et technique, comme j’aime», confiait le jeune Niçois, solide athlète et pilote accompli. «La force de Julien, c’est qu’il est très complet. Il n’a pas beaucoup de points faibles. En plus, il a un gros mental, c’est un dur au mal, un guerrier», expliquait l’entraîneur national des juniors, Yvan Clolus. Julien Trarieux incarne cette nouvelle vague de crosseurs, très bons techniciens. Dans l’arrière-pays niçois, il n’est jamais contre une bonne sortie en enduro avec ses potes de Culture Vélo Nice. A Sainte-Anne, cette aisance technique a fait merveille.
Deuxième, c’est évidemment énorme. Arnaud Jouffroy avait été le dernier français à faire aussi bien, c’était à Val di Sole en 2008. Deuxième, c’était aussi sans doute ce que Julien pouvait faire de mieux en ce vendredi, où le favori Van der Heijden a joué les Hollandais volants. Il n’y avait rien à faire face au Batave, qui a pris très vite les devants (dès le 2e des 5 tours) et qui n’a quasiment cessé d’accroître son avance (il signe le meilleur temps sur 4 des 5 tours). «J’ai pris un mauvais départ. La consigne était de ne pas partir trop vite, mais là j’étais quand même assez loin. Du coup, quand il (Van der Heijden) a accéléré, je n’avais pas encore rejoint le groupe de tête (où figuraient également l’Allemand Schelb, l’Italien Vieider et le Suisse Walder). Mais je n’ai pas de regret, il semblait très, très fort», confiait Julien, qui s’est donc concentré sur la lutte pour la deuxième place.
«Au troisième tour, j’ai pris dix secondes sur l’Italien, puis j’ai insisté. Dans le dernier tour (le 5e), c’était dur de rester concentré, car il y avait cette médaille au bout. Les encouragements des Français, au bord du circuit, m’ont fait du bien», expliquait le Niçois, pensionnaire du pôle espoirs de Nice et qui le restera la saison prochaine pour son passage... chez les espoirs justement. En attendant, c’est les vacances qui attendent Julien après une saison de tous les succès : titre de champion de France, vainqueur de la Coupe de France, deux podiums en Coupe du Monde et pour finir, en apothéose, cette médaille d’argent aux Mondiaux. «Maintenant, je vais rouler juste pour le plaisir et me faire quelques enduros», concluait le Niçois, figure de proue d’une équipe de France juniors de haute tenue à Sainte-Anne.
Outre Julien Trarieux, Marvin Gruget et Alrick Martin entrent dans les dix premiers, Jordan Sarrou est 13e et Maxime Urruty 17e. ça vaut aux petits bleus le leadership des équipes ! Placé assez loin dans le box de départ, Marvin Gruget a réussi une fantastique course de remontée. «Je me suis transcendé. J’ai fait l’effort de suite pour me replacer dans les 20. J’ai eu de supers sensations», savourait le pilote du team Look Beaumes de Venise.
Derrière lui, Alrick Martin prend une remarquable 8e place. Le Franc-Comtois a été au bout de lui-même et c’est le dos complètement bloqué qu’il a passé la ligne d’arrivée. 13e, Jordan Sarrou aurait pu entrer dans le top 10 s’il n’avait perdu une minute sur ennui mécanique : «J’avais pris un départ assez moyen. J’ai ensuite tordu mon dérailleur au 3e tour et j’ai concédé pas mal de temps. C’est un peu dommage, mais je suis satisfait de ma place après ma clavicule cassée en juin», confiait le pilote du team Scott. Pour sa première année juniors, Maxime Urruty prend la 17e place : «Au départ, ça a chuté devant moi. J’ai ensuite bien remonté, mais j’ai eu du mal dans le dernier tour où je perds 3 ou 4 places. J’aurais aimé faire un top 10, mais j’ai un peu craqué sur la fin». C’est une bonne expérience quand même avant la saison prochaine.
